Quelques chiffres, et comment les exploiter

Publié le par Didier Fédou

En octobre 2014, c'est pas vieux, fut publié un sondage mené par Librinova-Youboox portant sur les habitudes de consommation des lecteurs connectés français. Autrement dit, les clients types potentiels d'un auteur indépendant en numérique.

Sur 495 lecteurs connectés :

Pour 63% d'entre eux, l'auteur n'est PAS un critère de choix pour leurs achats.

Pour 61% d'entre eux, ils sont prêts à suivre un auteur s'ils aiment ses écrits.

Ce qui peut paraître bizarre, puisque si on suit l'auteur, son nom devient un critère de choix... mais on s'en fout ! Vous voyez pas que c'est des bonnes nouvelles ? Il ne suffit donc pas de s'appeler Musso, Levy, James ou Tartempion pour avoir des lecteurs ! Il y a bien de la place pour tout le monde ! Pas forcément un succès incroyable et de gros biftons à la clé, certes, mais la possibilité pour tout auteur de trouver un minimum de public pour continuer à croire à ce qu'il fait.

Cependant, si les français sont plus intelligents dans leurs choix de lectures que ce que l'industrie du livre voudrait imposer, ce n'est pas pour autant que tous les écueils sont évités. Vous êtes inconnu, et si ce n'est donc pas (pas vraiment) un frein à votre carrière probable d'Indé, ce n'est pas pour autant que les 63% vont venir vous chercher. Finalement, ce qui fait les grands noms, c'est une part de talent indéniable, mais aussi et surtout une bonne part de pub, de marketing, de communication. Et pour ça, il faut les moyens, toucher les grands médias et avoir ses entrées pour placer le bouquin à vendre et en faire le best-seller du moment. Faut pouvoir fournir un plein carton dans chaque librairie et chaque supermarché, faut pouvoir raquer la tête de gondole, la page de pub dans le magazine.

Ce n'est donc pas franchement à notre portée, nous, les tout petits auteurs qui faisons ce que nous pouvons souvent seuls. Mais ne vendons pas l'ours dans sa peau :

3 facteurs principaux déterminent le choix d'un livre et son achat. Toujours sur le panel de lecteurs connectés, les proportions sont de :

71% le résumé

53% la recommandation des proches

42 % (seulement) les médias.

A vous de jouer avec les critères de Qualité Apparente et de Recommandation de Confiance !

Si, avant de vous lancer, vous avez, comme moi, étudié le terrain, vous savez l'importance d'avoir un produit (oui, désolé, c'est de la littérature, de l'art, mais aussi de ventes qu'on parle, de pognon, donc d'un produit) d'apparence et de qualité intrinsèque identique au mieux, aussi proche au pire, aux produits livrés par semi-remorques par les gros éditeurs.

En numérique, vous n'avez pas 36 solutions. Il vous faut une p*tain de couverture, c'est ce que les 63% (et les autres) vont voir en premier, et aussi un p*tain de résumé, l'équivalent de la quatrième de couverture, parce que c'est ce qui se regarde en second.

NdA : je parle et je conseille, mais c'est aussi valable pour moi, je suis très loin d'être parfait.

Là, vous aurez fait tout ce que vous pouvez (du moins si, longtemps avant, vous avez écrit un BON livre) et votre client de la population des 63% est à un petit rien de vous acheter. Qu'est ce qui fera pencher la balance ? D'avoir entendu parler de votre livre par une personne de confiance.

Vous pouvez chercher : c'est le meilleur vecteur de vente qui soit (tiens, j'ai lu ça, c'est génial ! ). De toute évidence, l'être humain est un animal social qui apprécie d'être guidé. C'est aisé. C'est rassurant. On ne peut pas se tromper si c'est un proche qui nous conseille. D'ailleurs, on cherche toujours les conseils des proches. Le bon vieux bouche-à-oreille.

Les recommandations par médias comptent. 42%, c'est pas rien, mais ça s'apparente quand même à de la publicité, celle qu'on doit logiquement voir sept fois avant que ne se déclenche l'envie d'achat. Qui préférez-vous écouter quand vous hésitez ? Un article dans un journal (peut-être écrit par un attaché de presse, un pote de l'auteur, voire l'auteur lui-même ?) ou l'avis d'un proche ou d'un copain connaissant vos goûts ? Voire d'un ami virtuel, Facebook, ou un blogueur, en tout cas bien réel quelque part, et avec qui vous avez une certaine relation de confiance ?

Ben voilà, ce que doivent faire les Indés, c'est pas un secret. Ca n'a jamais été un secret. Le secret, c'est qu'il n'y a pas de secret :

- qualité, toujours plus

- visibilité, et si vous avez de la chance :

- recommandation

Qualité : rechercher à faire toujours mieux. Votre histoire, votre style, votre mise en page, l'orthographe, la couverture, le résumé, la présentation, la page auteur, etc... En numérique, rien n'est figé. c'est ainsi que je retravaille régulièrement mes couvertures et mes résumés. Et je ne vais pas tarder à partir dans un marathon de relecture pour améliorer un peu mes textes, corriger quelques fautes qu'on m'a signalé, dépoussiérer et remettre un coup de peinture.

Visibilité : augmenter les chances d'être vu, d'amener les 63% à venir vous voir.

Recommandation : chouchoutez vos lecteurs ! Relayez leurs commentaires et dites leur merci ! Si vous avez la chance que des blogueurs causent de vous, parlez-en dans votre blog vous aussi. Ils se décarcassent à vous faire un papier, c'est la moindre des politesses et la plus élémentaire des justices que de leur envoyer un peu de lecteurs.

Donc voilà. Si vous êtes auteur indépendant, vous saviez déjà tout ça, et les chiffres le confirment. Y'a plus qu'à.

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